Entre l’ouest de l’Arizona et l’est de la Californie, le paysage évolue peu : la région reste incroyablement hostile. Il existe cependant encore quelques oasis en plein désert…
« vers la présentation de la Californie
Pour les migrants fuyant la grandes sécheresse du Dust Bowl, au début des années 30, la Californie incarnait l’espoir d’une vie meilleure. Une terre promise promise qu’ils imaginaient fertile et couverte d’orangers. Quel choc pour ces «Oakies», lorsqu’ils découvrirent le désert infini ! Ils étaient déjà exténués par le long voyage à travers le Nouveau Mexique et l’Arizona, et voilà que de nouvelles épreuves les attendaient encore, eux et leurs misérables trapanelles suintant huile et vapeur.
Aujourd’hui encore, on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour ces gens, tant le désert Mojave continue d’impressionner. La Route 66 trace un sillon droit à travers les rares collines, au sommet desquelles se dévoile un paysage étrangement symétrique de celui derrière nous. Le désert semble ne jamais vouloir finir.
Heureusement, nous profitons désormais des miracles du progrès. Nos voitures sont fiables, climatisées, rapides. Et puis ce coin de bout du monde a été colonisé… plus ou moins. C’est le cas à Amboy, village fondé au XIXe siècle pour soutenir la ligne de chemin de fer Atlantic & Pacific Railroad.
Grâce à cette activité, mais également grâce à la Route 66 et à l’exploitation de chlorure dans les environs, la population dépassera les 700 habitants au lendemain de la seconde guerre mondiale. En 1938 le Roy’s Motel Café s’y installe, avec ses petits bungalows et son architecture très futuriste pour l’époque. L’ensemble ne respire pas le luxe, mais pour les voyageurs exténués par la fatigue et la chaleur, c’est mieux que le Ritz !
Hélas, bientôt les trains se modernisent et n’ont plus besoin de s’arrêter à Amboy. Quant au trafic automobile, il décline brutalement en 1972, lorsque la Route 66 est doublée par l’Interstate 40, qui suit un trajet plus direct, à 17 kilomètres au nord. La population abandonnera rapidement Amboy : à quoi bon rester dans une ville sans opportunités ?
Les propriétaires du Roy’s Motel tinrent bon… jusqu’en 2000. Depuis 2005, le lieu appartient au gérant d’une chaîne de restaurants, qui espère restaurer motel et station service afin de les rouvrir au public. Pour l’instant, ces efforts restent incertains, et Amboy reste essentiellement une ville fantôme.
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